Le quartier de l'Ermitage est particulièrement notable pour l'habitation l'Ermitage, une ancienne plantation coloniale fondée avant 1664. Initialement dédiée à l'agriculture vivrière, l'habitation est devenue une caféière au XVIIIᵉ siècle, puis une bananeraie. Ce patrimoine architectural a été reconnu et protégé, avec une inscription aux monuments historiques en 2004, suivie d'un classement en 2006.
Zoom sur l’histoire de l’habitation l’Ermitage :
En 1664, Charles Houël donne les terres à Pierre Millet, installé entre 1664 et 1671 à la Montagne Saint-Charles. Marie-Anne de Bragelogne, sa veuve en 1ères noces, en hérite et la revend 40 000 livres, le 28 mai 1768, au Conseiller Jean-Jacques Carra de La Villarde, qui donne alors son nom à la propriété. Celle-ci reviendra à son neveu Guillaume Hercule Duquéruy. Royaliste et devant s’exiler à la Martinique à la Révolution, il emporte une partie de son argenterie et ses bijoux pour les revendre en Angleterre. Il cède l’Ermitage le 18 décembre 1812 à Pierre Texier de Lavalade, puis la propriété revient au fils de celui-ci le 2 août 1819. Jean Baptiste Numa Collin de la Roncière, négociant à Pointe-à-Pitre en 1863, l’achète pour 45000 francs le 1er juin 1896. C’est alors une habitation caféière de 102 hectares dont héritera sa fille Laurence, future épouse d’un Capitaine au long cours, arrivé en Guadeloupe suite aux avaries de son navire.
Leopoldo Petrelluzzi
Au début du XIXe siècle, ce fils d’un armateur de Meta non loin de Naples, âgé d’une trentaine d’années est capitaine sur les navires familiaux qui chargent du souffre depuis la Sicile vers les Etats-Unis, d’où ils affrètent du blé dans les ports du Texas. Ils font aussi escale dans la Caraïbe pour remplir leurs cales de sucre, café, rhum et épices. Le 14 février 1896, son brick « Le Leopoldo » tombe en panne dans nos eaux où il doit rester le temps d’être remis à flots. L’équipage est renvoyé vers l’Italie sur divers navires. Durant ce séjour, le capitaine rencontre Augustine Marie Laurence Collin de la Roncière. Ils se marient et auront huit enfants. Leopoldo achète l’Ilet Feuille en 1898, (rebaptisé Ilet Petrelluzzi) près de l’Ilet de la Roncière. A l’Ermitage, où l’on élève du bétail, on produit des bananes et du café jusqu’en 1940.
Ferdinand Petrelluzzi
En 1940, le fils ainé de Leopoldo, qui représente les Transports Maritimes à Vapeur, fait ériger sur les lieux une statue du Christ Rédempteur à l’emplacement d’un manguier. Les chantiers Ghisoni et Zanella sont chargés de son installation. Bras ouverts, accueillant les visiteurs, elle repose sur un piédestal tripode, l’ensemble s’élève à 6 mètres. Sa commande fait suite au vœu formulé par Ferdinand « que soient remboursées après-guerre les avances salariales maintenues envers son personnel lors du conflit ». Dans la Basilique Santa Maria del Lauro à Meta di Sorrento, se trouve l’Ex-Voto du trois-mâts « Leopoldo » pris dans la tempête. Il a été offert par le capitaine Leopoldo Petrelluzzi, qui avait affronté un ouragan le 30 septembre 1891, lors d’une traversée Marseille/New-York et s’en était sorti avec son navire.
Initialement habitation vivrière, l’habitation l’Ermitage est ensuite exploitée en caféière. Sucrerie de 1815 à 1848, puis à nouveau caféière jusqu'en 1956. Depuis l'après-guerre, s'y effectue la culture des bananes et l'élevage. L'organisation traditionnelle présente la maison principale construite vers 1830 installée sur une large terrasse et environnée d'un jardin d'agrément, avec les dépendances, cuisine, écurie et des maisons annexes. Les vestiges des bâtiments industriels ont disparu. La source est canalisée par un réseau qui alimente les divers bâtiments, dont un bassin couvert octogonal. La maison principale, de plan rectangulaire, est à un niveau, avec un toit à croupes autrefois pourvu de lucarne, une galerie tout autour dont la couverture est supportée par des piliers de fonte surmontés d'un chapiteau en bois. Les deux maisons annexes, en bois, sont du deuxième quart du 19e siècle. L'écurie, dont il ne reste que les structures au sol, comporte en contrebas un intéressant parc à fumier qui pourrait date de la deuxième moitié du 19e siècle.
L'habitation-sucrerie du Petit Carbet
Une autre habitation du quartier de l’Ermitage figure parmi les rares habitations de l'époque dont les vestiges sont encore visibles aujourd'hui. Il s’agit de l'habitation-sucrerie du Petit Carbet qui est une ancienne plantation sucrière, fondée en 1665. Durant la Révolution française, en 1793, tous ses occupants furent assassinés, et le domaine ne fut réoccupé que plusieurs années plus tard. La maison principale est édifiée sur une terrasse en pierres, avec un rez-de-chaussée en maçonnerie entouré d'une galerie sur trois côtés. Parmi les installations notables, une roue hydraulique, située près du canal, alimentait les moulins à sucre. Le moulin à canne en fonte, installé en 1838 et fabriqué à Glasgow, est l'un des premiers de ce type en Guadeloupe, remplaçant les anciens moulins en bois.
Aujourd'hui, l'habitation est partiellement préservée, et le site accueille des gîtes touristiques, offrant aux visiteurs un cadre verdoyant et historique pour leur séjour.
La rivière du Petit Carbet
Le quartier de l’Ermitage est traversé par la rivière du Petit Carbet qui prend naissance au pied du dôme volcanique de la citerne, sous la forme d’un réseau dendritique de petites ravines drainant le plateau de la Grande Chasse à près de 750 m d’altitude. La rivière a un tracé de 6 km au cours duquel elle a dû frayer son chemin entre les coulées andésitiques récentes de la Madeleine et de ses volcans périphériques, en particulier le Gros Fougas. Un escarpement de faille a dirigé le cours inférieur du Petit Carbet. Il s’agit d’un abrupt de plus de 50 m entre le bloc levé de Schœlcher et le bloc affaissé des habitations Carbet, Grand-Maison et l’Ermitage. Le faisceau de fractures secondaires qui l’accompagne a donné à la rivière un tracé entrecoupé de méandres encaissés, de seuils et de cascades. Le cours inférieur de la rivière prend d’ailleurs l’appellation de la Coulisse en raison de la succession de cascades qui marquent son parcours final. C’est une rigole naturelle de 30 mètres de long creusée à même le roc basaltique du haut de laquelle l'eau se précipite en pente douce, mais suffisamment rapide vers une large piscine naturelle.
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