Le récit de la mer by Odyssea
Basse-Terre, un ancien port marchand sur la mer des caraïbes
En remontant la côte vers le nord et en longeant le littoral de Basse-Terre ce qui frappe c’est un paysage des tropiques en plan incliné. Il part du bord de mer où l’on peut apercevoir, au-dessus des toits de la basse ville, le clocher de la cathédrale ND de l’Assomption, construite en pierre de lave taillée. Petit à petit la ville s’estompe jusqu’à disparaitre dans la végétation. Sur les premiers contreforts, l’habitat devient diffus et depuis la mer, offre au regard, quelques tâches colorées dans la diversité des verts. Un grand bloc de vert plus tendre et ce sont les champs de canne à sucre de la distillerie Bologne qui s’étagent doucement vers les mornes. Tout en haut, le vert sombre des forêts d’altitude, puis la tête dans les nuages, le sommet de la Soufrière et sa petite dent caractéristique qui se découpe dans le bleu du ciel.
C’est toute l’histoire de la Basse-Terre que vous embrassez ici d’un seul coup d’œil. Les zones d’habitat denses du bord de mer déjà privilégiées par les amérindiens qui s’y installent du côté de Rivière-Sens et sur les berges de la rivière aux herbes voilà près de 2500 ans. Les contreforts ou s’établissent dès 1640, les premières Habitations coloniales. Ces espaces proches de la mer séduisent les colons peu enclins à s'éloigner «du commerce, de la rade et du fort» concentrés au bourg de Basse-Terre qui leur offre facilités d'écoulement de leur production et sécurité. Sur les versants pentus, les anciennes concessions de deuxième voire troisième étage dévolues aux derniers arrivants, aux moins fortunés, aux défricheurs de la deuxième heure… Toute une montagne couverte de petites propriétés dévolues aux cultures du café, du tabac, du cacao, de la canne à sucre… Tout en haut le volcan de la Soufrière, la montagne originelle de l’île, née de poussées volcaniques venues des entrailles de l’océan il y plus de 250 000 ans.
En mer et autour du port, le premier fondé en Guadeloupe, toute une activité marchande intense se déploie.
Ce port de Basse-Terre n’a pas été choisi au hasard. Adossé à la montagne pour une défense plus facile contre les ennemis venant de la mer, doté d’un terroir parcouru de rivières et de cours d’eau douce nécessaires au maintien des populations, disposant de hauteurs tout proches pour se réfugier en cas de danger, et d’une côte sûre où les navires même ceux de forts tonnages peuvent approcher sans danger, du fait de l’absence de barrière corallienne et donc de récifs .
Il faut imaginer cet embryon de ville commerciale, formée de magasins de bois, peuplée de marchands venant de toute l’Europe. Aventuriers de toutes sortes, prêts à tout pour faire rapidement fortune. Le port, cœur névralgique de la vie de la cité, dessert un hinterland qui comprend, outre les quartiers sucriers de Basse-Terre et Trois-Rivières, ceux de Baillif, Bouillante et Pointe-Noire et il est relié par cabotage à Marie-Galante. On peut aussi y croiser les navires de la marine royale et les bâtiments qui viennent souvent y mouiller.
Par beau temps, n'hésitez pas à prendre quelques clichés de ces paysages tropicaux qui vous rappeleront cette excursion originale en mer des Caraïbes. Le must, le lever du soleil derrière la montagne de la Soufrière.