Présentation
L’Anse à la Barque est un mouillage assez calme, idéalement abrité de la houle et facile à repérer. Son phare blanc étincelle au fond d’une baie profonde. Il contraste avec le sable noir de la plage frangée de cocotiers. Sur la pointe Nord, un autre phare prend le relais. Quelques vaches se partagent l’herbe rare qui pousse à ses pieds.
Les deux phares fonctionnent et permettent une entrée y compris de nuit. Le phare de la pointe Nord de la baie est jaune, celui du fond est blanc.
Le meilleur mouillage se situe dans la partie Nord de la baie. Il est un peu profond et très près des barques de pêche.
Préconisations : mouillage sur 7 à 11 m de fond à l’extérieur (le centre de l’anse est le plus souvent occupée par les locaux)
En pénétrant dans la baie, une atmosphère calme et empreinte d’authenticité vous envahit. Le lieu est le royaume des pêcheurs qui y amarrent leurs barques et viennent y réparer leurs filets à même la plage de galets. Ils y ont installé quelques paillottes de tôles et de bois auprès desquelles rouillent artistiquement des casiers à langoustes.
Pourtant cette anse paisible au charme particulier cache ses petits secrets. On y aurait recensé près de dix-sept naufrages entre la fin du XVIIe et la fin du XIXe siècle : navires du commerce de France, bâtiments qui fréquentent les eaux de la colonie, ou bateaux échoués lors de coups de vent …
Savez-vous par exemple qu’elle abrite 7 épaves historiques qui gisent dans ses eaux ? Les deux plus célèbres sont des flûtes de la flotte napoléonienne qui se sont volontairement sabordées en 1809 pour ne pas tomber aux mains des Anglais. Il parait même qu’elles transportaient une grosse somme d’argent jamais retrouvée… Le trésor de l’Anse !
Il faut dire que sa situation en a fait longtemps une halte idéale pour les barges et pirogues qui assuraient le transport des productions de la Côte Sous-le-Vent : cultures vivrières, coton, café, cacao, bois…Pendant toute la période coloniale, l’anse à la Barque est un port secondaire de celui de Basse-Terre. Il sert de refuge aux navires de commerce qui fréquentent le chef-lieu de la colonie mais c’est aussi et c’est moins connu, un haut lieu du commerce interlope. Certaines rumeurs assurent même qu’il est un repaire de corsaires et la mention du naufrage d’une prise en 1713 vient le confirmer.
Fréquentée pendant toute la période coloniale grâce à ses caractéristiques géographiques qui en font un lieu de mouillage idéal et de carénage potentiel, l’Anse à la Barque a aussi permis d’assurer le développement économique de cette partie de la côte sous le vent restée longtemps enclavée et où le réseau routier est inexistant.
Depuis Bouillante jusqu’au sud de la côte sous le vent, le nombre de concessions allouées va croissant depuis les débuts de la colonisation. La culture de l’indigotier introduite par les Espagnols dans les îles antillaises s’y épanouit après la chute des cours de tabac qui conduit les Habitants à orienter leurs exploitations vers d’autres productions. Elle devient une des premières industries installée en Guadeloupe. Le site de l’Anse à la Barque est un de ceux-là. Des vestiges d’une indigoterie, la seule recensée en Basse Terre y sont encore visibles. On imagine aisément le ballet des barges mouillant dans la baie pour charger les ballots d’indigo à destination du vieux continent !
Cette baie à l’abri des vents, est aussi fréquentée par les navires de guerre, notamment les frégates de la marine royale qui viennent souvent y mouiller. En 1765, la chambre d’agriculture de la Guadeloupe y projette même d’y établir un port pouvant recevoir une quarantaine de vaisseaux. Cette idée restée à l’état de projet a cependant conduit le gouverneur d’alors, à réfléchir à la construction de batteries pour en défendre l’accès et à réorganiser l’espace portuaire de la colonie.
Descendez en plongée libre ou en snorkeling pour observer les fonds marins et les vestiges des flûtes napoléonienne coulées. Les canons et les fonds de cinq bateaux sont visibles par 3 à 5 mètres de fond. Vous y verrez également beaucoup de poissons.
Attention toutefois à la circulation des navires de pêche et de plaisance, l’Anse à la Barque est un port en eaux.
Pour qui ?
