L’écosystème du fleuve Sinnamary

Vous faîtes face au fleuve Sinnamary. Vous allez découvrir son écosystème. Sur votre gauche, vous remontez le fleuve en direction du lac de Petit-Saut. Sur votre droite, toujours en regardant le fleuve, c’est la mer et donc l’embouchure.

Le fleuve Sinnamary long de 260 km fait est l'un des fleuves majeurs de Guyane. Il est le 5ème fleuve en km de Guyane et fait parti des 10 plus grands fleuves de France.

Le bassin du Sinnamary qui représente une superficie de 6 565 km2 occupe une position centrale dans le système hydrographique guyanais. 
Le fleuve Sinnamary prend sa source dans les reliefs peu élevés des massifs centraux de la Guyane à 130 m d'altitude au Nord du bourg de Saül.

Il n'a que deux affluents de taille significative, tous deux sur sa rive gauche : le Courcibo et la crique Tigre, mais il reçoit aussi de nombreux petits cours d'eau appelés aussi « criques ». 

Lorsque l’on remonte le large fleuve, de part et d’autre, le haut rideau d’arbres semble impénétrable. 

Première vision de l'immense massif forestier, cette végétation des bords de cours d’eau est particulière à plusieurs titres. Le paysage qui vous fait face est est typique du fleuve Sinnamary.

Cette forêt ripisylve, ou ripicole, contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, n’est épaisse que de quelques mètres. Ces arbres et arbustes dont certains sont courbés sur l’eau, ces lianes forment comme une peau protectrice. Il suffit de traverser ce mur végétal pour découvrir une forêt beaucoup plus clairsemée et praticable.

Jean-Jacques De Granville, botaniste parle “d’un prolongement de la voûte forestière (canopé) qui descend à portée de main jusqu'au niveau de l'eau, profitant de l'éclairement important que procure la trouver du fleuve.” Et cet apport de lumière peut expliquer les floraisons exceptionnelles, plus spectaculaires qu’en sous-bois que l’on remarque au bord des fleuves.

Sur le Sinnamary, du pont de Mme de Maintenon et jusqu’à la retenue de Petit-Saut, aucun rapide ne sera franchi. La route fluviale est large et lisse et la navigation est paisible. Mais en scrutant les berges, on peut apercevoir certaines espèces particulières, notamment les jolies étamines rouges et blanches du cacao-rivière, ou les grandes gousses des wapas, en forme de faucilles brunes et duveteuses.

La remontée se fait en canot à moteur. Difficile donc d’envisager voir un animal boire sur la berge. Par contre, en scrutant le ciel, il n’est pas impossible d’apercevoir un toucan au cri si caractéristique ou encore des paresseux. On peut aussi apercevoir, rarement certes, un anaconda enroulé sur une branche effleurant l’eau. Et surtout, accompagnant votre balade les chants multiples de la forêt : insectes et oiseaux. Vous saurez repérer sans mal le paypayo au sifflement si reconnaissable.

De l’autre côté sur votre droite c’est l’embouchure. La faune qui y est associée vit sous l'importante influence des marées et d'un apport en eau douce. Ainsi, il est possible d'y observer des espèces de milieu saumâtre.
Concernant les mammifères marins, les Lamantins (Trichechus manatus) fréquentent le Sinnamary et s'y nourrissent de diverses plantes aquatiques.

C'est aussi une escale particulièrement importante pour de nombreux oiseaux migrateurs comme les bécasseaux. Le fleuve abrite une grande colonie d'Ibis rouges (Eudocimus ruber) et autres oiseaux littoraux comme l'Aigrette neigeuse (Egretta thula), l'Aigrette tricolore (Egretta tricolor) et l'Aigrette bleue (Egretta caerulea).

L'estuaire constitue un habitat pour de nombreuses espèces de poissons comme le Machoiran jaune (Sciades couma) ou le Machoiran blanc (Sciades proops), et les zones de mangroves jouent un rôle de nurserie pour le Mérou géant (Epinephelus itajara), l'Acoupa rouge (Cynoscion acoupa) et certaines espèces de requins (Carcharhinus leucas, Carcharhinus limbatus).

Plusieurs prestataires vous proposent la découverte du fleuve Sinnamary.