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Vivez l'Odyssée "Canne à sucre et du rhum patrimoine" vue de la mer

Présentation

Au cours du 19ème siècle, la révolution industrielle et l’abolition de l’esclavage entraînent un bouleversement du système industriel martiniquais. La culture de la canne est désormais séparée de la fabrication du sucre mais, par leur poids économique, les usines contrôlent les habitations voisines qui leur livrent la canne par contrat. La fabrication du sucre produit de grandes quantités de mélasse que les usines centrales transforment en rhum dit « industriel » dans des distilleries annexées à la sucrerie.

L’établissement de grandes usines centrales et la production à grande échelle de sucre et de rhum industriel n’a été possible que par l’évolution technologique et l’introduction de la vapeur dans le processus de fabrication. A la mécanisation à vapeur s'ajoute le système d'évaporation à multiples effets, la cristallisation et le turbinage de la masse cuite, toutes opérations faites sous vide. Ils appuient la concentration en d'énormes usines : 21 en Martinique entre 1870 et les débuts de la décennie 1890.

Si la logique de l'Usine domine la production agricole, celle-ci est dominée par l'industrie d'équipements en amont (qui participe au financement des investissements lourds) et le capital financier. En 1860 le Gouvernement français crée le Crédit Colonial... Il s'agit là d'une société anonyme dont l'objet est de prêter à long terme les sommes nécessaires à la construction de sucreries dans les colonies françaises ou à l'amélioration de celles qui existent déjà. Une vraie fièvre de placement va alors saisir tous ceux qui possèdent quelque argent ou suffisamment de biens pour garantir un emprunt […]. On voit même certains prêtres séculiers investir sans vergogne dans les sucreries... Le denier du culte !

La révolution industrielle passe aussi par les techniques de la distillation. Ce sont les débuts de la recherche de l’alcool pur et la naissance de la colonne à distiller créole dans les départements français sur la base du procédé d’Adam repris par Charles Desrone et fabriqué par la maison Cail. Cette dernière s’associe à Fives-Lille en 1861 pour fournir clés en main toutes les nouvelles unités des usines centrales, mais aussi les trains pour y amener la canne à sucre depuis les Habitations… envoyant des ingénieurs comme Bougenot, reconnu pour sa technicité et qui est à l’origine de la quasi-totalité des usines centrales de Martinique.

Ajoutons que le rendement canne-sucre s'améliore fortement, que la qualité du sucre est supérieure, que la production non seulement se concentre massivement, mais s'accroît très fortement, d'où la crise de surproduction de 1884. 

Dans un premier temps, il va y avoir séparation de l'activité industrielle (usine) et de l'activité agricole (cannes) : une grande usine centrale va prendre sous contrat long un certain nombre d'habitations qui abandonnent leur industrie. Elles ne sont plus que des plantations qui vendent leurs denrées agricoles.

La taille des usines exige une technologie adaptée. La colonne à distiller, qui remplace l’alambic traditionnel, présente l’avantage de distiller en continu et de pouvoir produire rapidement de grands volumes de rhum. Cela suppose également un approvisionnement massif et rapide en cannes. Les anciennes habitations de superficie trop modeste ne peuvent fournir à une usine moderne en leur sein l'espace cannier suffisant à une production efficiente de sucre. Et puisque la rapidité du traitement des cannes est indispensable, les usines établissent un réseau serré de chemins de fer entre elles et les habitations adhérentes.

Dans un second temps, souvent, l'usine est amenée à racheter des habitations seulement agricoles, peu profitables et endettées.  
Ainsi se constitue un très grand domaine autour de l'Usine sucrière et se reconstitue une intégration agriculture - industrie. Ce n’est pas une politique volontaire de la part des usiniers qui, généralement, préfèrent acheter les cannes plutôt que les produire, mais l'effondrement des anciennes habitations et la nécessité d'un approvisionnement massif, régulier et rapide en cannes imposent cette concentration verticale.
Les profits les plus importants sont réalisés par les producteurs d'équipements, par les activités de banque, de négoce et par le raffinage dans les métropoles. Quant à la rentabilité des usines (et du domaine rattaché), elle est très variable : plus que jamais les crises succèdent aux périodes d'euphorie. Les « usiniers » sont souvent lourdement endettés.
 
En Guadeloupe, l’implantation de grandes unités dans des plaines arrosées et accessibles a permis de poursuivre jusqu’à aujourd’hui le traitement des cannes à sucre par les usines centrales et le développement du rhum industriel. 
 
En Martinique, les unités de production trop éloignées des centres de production des usines centrales ou peu accessibles à la mécanisation du fait de leur implantation dans des zones montagneuses ou vallonnées commencent à abandonner la production de sucre pour laquelle ils ne sont plus compétitifs et vont peu à peu réaliser leur propre distillation à partir du pur jus de canne à sucre et se reconvertir dans la fabrication de Rhum ce qui donnera naissance au rhum agricole. 

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