Présentation
ILET SAINTE MARIE
Lorsque en 1658, les colons prirent possession de la région de la Cabesterre, après une rude bataille avec les Kalinagos caraïbes, les Français s’installèrent dans la région. Ils chantèrent le « te deum », érigèrent une croix sur l’îlet pour marquer leur emprise sur la région. De Loubière et ses hommes y construisirent un fort qui prit le nom de Fort Sainte Marie. Cet édifice était au départ, un magasin qui avait été démonté à Saint Pierre et qui avait été transporté en canot, pour servir de fort pour protéger la zone d’une éventuelle attaque des Indiens ou des Anglais qui se disputaient les îles avec les Français.
Sur l’îlet, on construisit des dépôts pour stocker les barriques de sucre et au bord de mer, des magasins, dans lesquels on entreposait des marchandises en provenance de Saint Pierre pour les premières habitations. L’îlet et ses premières installations servirent de port pour les échanges avec le reste de la colonie. Le réseau routier n’existait pas. L’îlet était au cœur de l’apparition de la ville et au centre du développement du bourg et des habitations.
Dès la fin du XVIIIème siècle, un embarcadère fut construit entre l’îlet et la terre au niveau du tombolo. On pouvait acheminer depuis l’îlet des marchandises pour charger les bateaux. L’îlet devient ainsi un petit port de commerce aux service des habitations sucrières et plus particulièrement au service de l’usine centrale de Sainte Marie .
En 1871, une enquête commodo-incommodo est réalisée en vue de la construction d’une voie de chemin de fer en direction de l’îlet alors que l’usine de Sainte Marie était en construction. Plus tard, une voie de chemin de fer traversait le boulevard Désir Jox pour se diriger vers un hangar qui se trouvait face à l’îlet. Ce dépôt appartenait à l’usine. On y trouvait du matériel pour les goélettes. Ce hangar recueillait aussi les barriques de sucre qui étaient acheminées sur l’îlet à partir d’un truck ou de canots. Chaque canot pouvait transporter quatre boucauts de sucre. On trouvait aussi sur la plage une grue qui aidait au chargement de tonneaux de sucre ; ces canaux étaient reliés à un câble sur l’ îlet .
Les navires rejoignaient Trinité à la voile. La cargaison était transbordée dans des cargos à l’embarcadère de Cosmy à Trinité. Certaines goélettes se rendaient directement à Saint Pierre. L’activité économique de l’îlet disparaît en 1936. Le train arrivait directement au port de Cosmy à Trinité.