Présentation
Les premiers propriétaires de l’habitation Belmont sont originaires de Dieppe. Arrivés en Basse-Terre dès les débuts de la colonisation de l’archipel, ils vendront leur bien et à partir de 1772, l’habitation est la propriété de la famille Botreau-Roussel. Elle le restera pendant deux siècles.
Les archives de 1660 font état de la présence d’esclaves noirs et d’engagés blancs sur le domaine. Ces derniers, surnommés les “trente-six mois” en référence avec le contrat qui les liait au planteur, étaient soumis aux mêmes règles que les noirs. Seule différence et non la moindre, à l’issue de leurs trois années passées sur la plantation, ils étaient libres et s’ils en avaient les capacités, pouvaient à leur tour créer leur plantation. De dix-sept en 1664, les esclaves noirs, seront, au moment de la révolution française, 214. Ils travaillaient dans les champs de canne, alimentant la sucrerie, mais également à la culture du manioc, du maïs et de la banane.
Des vestiges de cette habitation qui sont aujourd’hui répartis sur plusieurs propriétés privées, il reste un élément mémoriel important, preuve de la rudesse des propriétaires à l’égard de la population servile. Il s’agit d’un cachot, datant du XVIIIe siècle, d’une surface de 4 m², construit en maçonnerie avec une banquette en pierre. C’est donc là qu’étaient enfermés les esclaves que le maître avait décidé de punir. L’exemple de ce cachot n’est pas unique. Toutes les habitations ont eu leur moyen de rétorsion. L’enfermement en faisait partie.
Ce cachot est aujourd'hui intégré à au circuit “La route de l’esclave”, imaginée par le Conseil général de Guadeloupe. Son objectif est de faire prendre conscience d’une part de l’histoire de l’île qui, un temps, a prospéré grâce au commerce triangulaire, au mépris des hommes et femmes déracinés, exploités, marqués dans leur chair. Ces vestiges sont là pour rappeler ce passé.
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