Présentation
Célèbre pour être le lieu de naissance du Chevalier Saint-Georges, l’Habitation de Clairefontaine a été la propriété de Georges de Bologne, issu d’une famille de protestants originaires du Dauphiné. Installée au Brésil dès 1580, les Bologne cultivent la canne à sucre jusqu’en 1640, date à laquelle la victoire des Portugais face aux Hollandais du Brésil oblige cette famille, comme bon nombre de Hollandais, juifs et protestants, à quitter le Brésil pour d’autres colonies. C’est ainsi que la famille Bologne accoste en Guadeloupe, dans les environs de Basse-terre et Baillif.
Habitation agricole coloniale, Clairefontaine cultive la canne à sucre dès 1654 sur les pentes fertiles de la Soufrière, face au bleu de la mer des Caraïbes. C’est ici que naîtra le Chevalier Saint-Georges, fils du propriétaire et d’une esclave et qui rayonnera à la cour de Louis XV et de Louis XVI grâce à ses talents de musicien, de bretteur hors-pair.
A cette époque l’habitation-sucrière est implantée sur une surface de 220 hectares et fait travailler 220 esclaves. Elle utilise alors l’énergie hydraulique grâce à un canal d’irrigation. Après 1865 et le passage d’un cyclone qui détruit le dispositif, les propriétaires optent pour une machine à vapeur plus performante pour le travail de la canne.
Au fil des années, la plantation change de propriétaires et se voit morcelée. A la fin du XIXe, l’activité sucrière est intégrée à l’usine Bologne, distillerie créée en 1887 et l’Habitation Clairefontaine est alors transformée en caféière.
Il ne reste aujourd’hui de l’habitation-sucrerie que ruines. Les quelques vestiges encore visibles continuent de raconter cette histoire. Il reste les traces de la machine à vapeur, de la canalisation, de la sucrerie, des maisons mais aussi du cachot où ont été enfermés les esclaves récalcitrants à ce système inique.
L'Habitation, grâce au Chevalier Saint-Georges, a obtenu le label de Maison des Illustres en 2012.
Photo : Denydrama — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org