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Vivez l'Odyssée "Canne à sucre et du rhum patrimoine" vue de la mer

Présentation

Au 17ème siècle, qu'importe la saveur, pourvu qu'on ait l'ivresse. L'alcool de canne que l'on consomme aux Antilles n'a rien à voir avec le rhum prisé des connaisseurs que l’on connaît aujourd’hui.
 
On produit du rhum aux Antilles dès les années 1630, à commencer par la Barbade. Au commencement, ce n’est qu’un sous-produit de la production de sucre, une eau-de-vie grossière issue des mélasses obtenues lors de l’extraction du sucre de canne. L’alcool de l’époque provient de la fermentation des écumes et tout ce qui déborde des chaudières. Il n’est pas distillé. Cette première eau de vie que l’on tire des cannes est appelée guildive ou tafia par les habitants des îles.
 
Le père Labat qui dirige et développe au nord de Sainte-Marie le couvent-habitation-sucrerie du Fonds Saint-Jacques (construit par les Dominicains en 1658), optimise la fabrication du sucre et perfectionne les processus de la fabrication du tafia, est un des premiers à nommer cette eau de vie de canne.
 
Son appellation Guildive pour les colons deviendra le rhum lors de l’occupation des îles à sucre, les Antilles, par les Anglais.
 
Un ancien résident de la Barbade rédige à son retour en Angleterre un ouvrage intitulé «Description de la Barbade», publié en 1651.Il y décrit un breuvage: «la principale boisson qu’ils fabriquent dans l’île est du «rumbullion» ou «tue-diable», c’est fait de sucre de canne distillée, une brûlante, infernale et terrible liqueur». Le mot «rumbullion», qui signifiait déjà «grand tumulte» au XVIème siècle dans le Comté du Devon (Devonshire), reflète qu’une grande partie des premiers migrants dans les colonies britanniques du XVIIème provenait de l’Ouest de l’Angleterre, et qu’ils durent être pour le moins secoués par suite de la consommation de ce nouveau spiritueux, titrant alors aux environs de 70% de volume d’alcool ! Lorsque les Français entendaient les Anglais nommer l’eau-de-vie de canne «kill devil», ils l’ont francisée en «guildive».
 
Le nom de Rum est officialisé dans les dictionnaires à partir de 1688. De vieilles conjectures attribuent «rum» à l’abréviation ou interprétation de «saccharum», ou «aroma»/«arôme». On lui suggère aussi une origine malaisienne, «beram» signifiant alors boisson alcoolique…
 
«Romme» est le nom francisé de rum; il perd ensuite un «m» pour la «rome», puis devient masculin (ex: «le rome au ponche»). On lui ôte ensuite son «e» pendant quelques années, et enfin Diderot et D’Alembert sont les premiers à revenir à l’origine anglaise du mot, tout en y insérant un «h», dans le but de ne pas confondre ce mot avec les peuples nomades de Roumanie? ou pour renforcer le «r», comme on ajouta à la même époque un «h» au mot «rume» ou «reume», pour devenir «rhume»?

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