traduire/translate
en
es
fr
it
pt
de

Vivez l'Odyssée "Hot spots de la biodiversité" vue de la mer

Vivez l'Odyssée "Mémoires" vue de la mer

Vivez l'Odyssée "Route Bleue Mer" vue de la mer

Présentation

Visibles de la côte, les trois îles du Salut, à seulement une quinzaine de kilomètres de Kourou, offrent une vision caribéenne. Les eaux y sont plus claires et les Alizés y soufflent en permanence. Si on vient aujourd’hui sur l’île Royale ou sur l’île Saint-Joseph pour goûter avec délectation aux charmes de ce petit coin de paradis, longtemps, les îles de Salut ont été lieu d’enfer et de souffrance.

Les trois îlets, séparés par deux bras de mer de 250 mètres, tiennent une place particulière dans l’histoire de la Guyane. C’est en 1532 qu’on trouve la première mention des « îles du Diable » dans un texte manuscrit. Plus de deux siècles plus tard, elles changent de nom. En effet, en 1764 au moment de l’expédition désastreuse de Kourou, dix mille colons, venus pour l’essentiel de l’est de la France, succombent  suite à des épidémies et à des conditions de vie très difficiles. Deux mille d’entre eux survivront, car ils choisiront de rejoindre Sinnamary ou de quitter le continent pour s’installer sur les trois îles. Du Diable, elles deviennent du Salut, plus porteuses d’espoir.
 
Un siècle de bagne
 
L’histoire des îles est bien évidemment indissociable de l’histoire du bagne. Si l’administration pénitentiaire est basée, depuis 1857, à Saint-Laurent du Maroni, de nombreux établissements sont implantés partout en Guyane. Les îles ont été, quant à elles, le premier bagne de Guyane. C’est ici que les premiers bagnards ont été débarqués lors du premier convoi de 1852. Repris de justice et volontaires étaient détenus sur Saint-Joseph et, à partir de 1904, l’île a reçu les réclusionnaires. Le Diable, léproserie jusqu’en 1895, a accueilli par la suite les déportés politiques. C’est là qu’un des bagnards les plus célèbres de Guyane et de France, Alfred Dreyfus, purgea une peine de quatre années de bagne, avant que le jugement en conseil de guerre le condamnant ne soit cassé. La « case » dans laquelle il vécut les deux premières années de son bannissement a d’ailleurs été réhabilitée en 1995. Elle n’est pas visitable car l’accostage sur l’île du Diable est interdit.
 
Saint-Joseph est restée, par contre, presque intacte, mises à part quelques habitations de gardiens. Comme sur les autres îles, les cocotiers ont envahi chaque espace libre, mais les vestiges sont encore là. Les racines ont colonisé les pierres, la végétation a repris ses droits et ce mariage étonnant confère à l’île une intensité certaine.
 
Difficile de ne pas être ému devant ces ruines, témoins du passé, devant ces tombes du cimetière des gardiens de Saint-Joseph ou celui des enfants de Royale. Ces quelques noms gravés dans la pierre rappellent que si les bagnards ont souvent payé de leur vie les difficiles conditions de détention, les gardiens et leur famille ont aussi versé un lourd tribut.
La richesse patrimoniale des îles n’est pas passée inaperçue et, grâce à diverses conventions, passées depuis le début des années 1990, des travaux de réhabilitation ont été menés sur Royale : la maison du directeur, l’église… Les îles du Salut regroupent un ensemble de bâtiments protégés au titre des Monuments Historiques.

Plus récemment, une convention entre le CNES, propriétaire du site, et la Direction de la Culture a été signée. Elle a pour objectif de poursuivre les efforts de préservation et de mise en valeur du site. L’engagement commun est donc confirmé dans l’effort de sauvegarde du patrimoine des îles du Salut et un projet de Centre d’Interprétation de l’Architecture et du Patrimoine est en cours de réalisation avec l’association AGAMIS, gestionnaire du site. L’association a notamment mis en place en 2020 une nouvelle signalétique sur Royale avec dix-neuf panneaux explicatifs, des panneaux directionnels, des panneaux d’identification des bâtiments et un panneau d’accueil.
 
Aujourd’hui l’histoire du bagne semble bien lointaine même si elle reste très présente et les îles du Salut sont une véritable destination détente. On y vient par ses propres moyens pour notamment pêcher au gros, ou pour être libre de rester aux heures où les navettes quittent les îles. On y vient avec la navette ou l’un des catamarans qui proposent la traversée. Sur l’île Royale, on peut choisir de pique-niquer ou de manger à l’auberge. Pour la nuit, différentes formules sont possibles : dans un lit à l’auberge, dans une des maisons de gardiens à proximité de l’auberge, ou dans un hamac entre deux cocotiers.
 
Le sentier du tour de Royale se fait en une toute petite heure : on longe alors la côte où viennent se fracasser les vagues. On observant bien on peut apercevoir des tortues vertes dont les têtes émergent quelquefois de l’eau. Les îles sont le paradis des agoutis, petits rongeurs de la taille d’un lapin aux couleurs rousses. Il n’est pas rare non plus de croiser des singes chapardeurs.

Pour la baignade, on peut profiter de la digue au nord de l’Île Royale ou faire comme les bagnards, se baigner dans la piscine qu’ils avaient bâtie à l’aide de béton et gros rochers..
 
L’île Saint-Joseph est également accessible pour un voyage dans le temps à travers les ruines. On peut aussi en faire le tour et s’accorder une petite halte sur la plage, face à l’île du Diable. Par contre, le ressac étant important, il ne faut pas envisager de s’éloigner de la côte. L’île dispose de suffisamment de cocotiers pour y tendre un hamac et bivouaquer sur la plage juste le temps d’une sieste car il est interdit d’y passer la nuit. Et surtout, Saint-Joseph a conservé les traces de la réclusion. Entre les ruines où se mêle la végétation, l’histoire se raconte...

S'y rendre

Latitude:
5.284470
- Longitude:
-52.584492
M'y rendre

Médiathèque

Galerie Photos

Contacts

home Adresse

Kourou, Guyane française

ads_click Continuez l'Odyssée "Hot spots de la biodiversité" vue de la mer

Imprimez ou partagez par mail

Mentions légales