Présentation
Dès 1654 soit moins de 30 ans après que Pierre-Belain d'Esnambuc s'installe en Martinique dans le but de coloniser l'île, quelques juifs et protestants hollandais fuyant le Brésil depuis Recife trouvent refuge dans la partie Nord-Est de la Martinique qui porte le nom de « Petit-Brésil ».
Le navire aborde d'abord la Guadeloupe le 28 février. Il fait parti de ceux qui ont quitté précipitamment le Brésil. Ce navire de 1 400 tonneaux a d’abord tenté de débarquer ses passagers à la Martinique Mais les Jésuites, ont fait pression sur Du Parquet, le gouverneur de l’époque, qui leur refuse l’asile. Son homologue de la Guadeloupe, Charles Houël, qui a un besoin urgent de développer la colonie qu’il administre, est beaucoup moins regardant.
Accueillis à bras ouverts, près de 900 personnes, dont un tiers d’esclaves débarquent en Guadeloupe.
Quelques jours plus tard, le Gouverneur de la Martinique, finalement revenu à de meilleurs sentiments, en accueillera environ 300.
Toujours est-il que les nouveaux arrivants se mettent tout de suite au travail sur les terres qui leur sont octroyés et peu à peu l’industrie sucrière remplace celle du tabac. En à peine 5 ans la production est doublée.
Les Hollandais Initiateurs de la pratique de l'esclavage ?
Ces nouveaux arrivants venaient dans l'île avec leurs esclaves. Ils allaient introduire en Martinique la culture de la canne de sucre, la technique permettant la cristallisation et le raffinage du sucre (construction des canaux d'irrigation et des moulins à eau et à vent). C'est aussi eux qui seraient à l'origine de la pratique de l'esclavage qu'ils effectuaient auparavant au Brésil. A l'époque, le trafic d'esclaves était en principe interdit. Sous les règnes de Louis XIII (1610-1643) et Louis XIV (1643-1715), il était interdit d'acheter et de revendre des esclaves mais la Compagnie des Indes Occidentales chargée de gérer la colonisation des îles françaises des Antilles passaient des traités comprenant l'importation de queques centaines d'esclaves en Martinique et en Guadeloupe.
Dans les faits, la pratique de l'esclavage restait également clandestine et illégale jusqu'à ce qu'en 1685, le Code Noir donne un statut aux esclaves venus d'Afrique.