Présentation
Érigée au bord de la mer des Caraïbes sur la commune de Baillif, la Tour du Père Labat est un élément défensif de la Basse-Terre construit en 1703 à la demande du Gouverneur Auget pour la défense du territoire contre les attaques anglaises. Haute de 4 mètres et large de 13 mètres, elle accueillait une douzaine de soldats et une pièce de feu… qui ne servirent pas puisque la ville de Baillif fut prise par les Anglais l’année de sa construction.
Son nom lui a été donné en mémoire de Jean-Baptiste Labat, missionnaire dominicain, aux multiples compétences, À partir de 1694, il s’installe pour deux années en Martinique. En 1696, il voyage en Guadeloupe et en Dominique. Tout à la fois botaniste, explorateur, ethnographe, militaire, propriétaire terrien, ingénieur et écrivain, il mit à profit ces multiples compétences, notamment en matière de connaissance sur la canne à sucre.
Fervent défenseur du système esclavagiste, il est propriétaire de quelques esclaves qui travaillent sur l'exploitation sucrière de Fonds-Saint-Jacques à Sainte-Marie en Martinique qu’il a fondée. Ses connaissances lui permettent de moderniser l’industrie de la canne à sucre et une technique de traitement et de fabrication du sucre a pris le nom de méthode die du Père Labat. En s’appuyant sur la découverte faite à la Barbade d’où provient le premier alcool issu de la canne, il a l’idée d'améliorer les processus de fabrication avec notamment des alambics dotés de colonnes à plateaux. De la canne broyée, le moine dominicain met en œuvre sa technique de distillation du jus obtenu, le vésou, après broyage de la canne. Cette nouvelle eau de vie, utilisée en premier lieu dans un but thérapeutique, prendra le nom de rhum ou guildive. Les colonies françaises s'emparent alors de sa technique.
Au tout début du XVIIIe siècle, il travaille en Guadeloupe et notamment sur la Basse-Terre, aux défenses de l’île et participera même au combat contre les Britanniques en 1704.
Photo : Aristoi — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org