Présentation
L'habitation Paquemar se situe entre le Vauclin et le Marin, à environ 2 Km après le bourg du Vauclin. La famille béarnaise « De Perpigna » exploitait le Paquemar en tant qu’habitation-sucrerie en 1766, comme l’a montré la carte Moreau du Temple en 1770.Cette carte fut réalisée par Moreau du Temple, ingénieur et géographe du roi, elle était d'une grandeur exceptionnelle (25 mètres carrés), et donnait des informations sur l'ensemble des habitations. La famille « Dubreuil », quant à elle, exploitait la caféière et la cacaoyère. En 1889, Georges Asselin fait l’acquisition de l’Habitation Paquemar, grande de 788 hectares. On y pratiquait des activités agricoles (culture de la canne du 18ème au 20ème siècle, culture bananière au 20ème siècle, culture du cacao au 18ème et 19ème siècle) ; mais également des activités industrielles, telles que la fabrication du rhum à la distillerie, à la fin du 19ème siècle ou la fabrication du sucre au 18ème et 19ème siècle. Sa dernière exploitation remonte aux années 50, elle était spécialisée dans l’élevage laitier. 1959 marque la fin de l'exploitation de l'Habitation Paquemar.
Plus largement, les fouilles menées au 19ème et 20ème siècle sur l'ensemble du site de Paquemar ont identifié l’occupation comme remontant de 1000 à 1500 ap. J-C. Le terrain est situé en faible altitude, au sud de la commune du Vauclin, en bordure de côte de Cul de Sac de Paquemar.
On rattache la première occupation historique de ce site à la période précolombienne, par le peuple karib. Les Karib, en arrivant en Martinique, s’établirent dans le sud, et c’est au Paquemar que l’on a retrouvé les traces les plus importantes de leur habitat. Ils ont notamment construit leur village dans le fond d’une anse, au niveau de la mer. Les fouilles archéologiques ont permis d’identifier un patrimoine amérindien riche sur le site.
Artéfacts
Céramique et poteries
Les archéologues ont notamment pu identifier un type de céramique domestique, sous la forme d’un cylindre creux et servant de réchaud à charbon de bois, encore rempli de cendres, dont le feu a abîmé la paroi. Les prospections ont également permis de trouver des fragments de poteries à figuration animale.
Statuette
Une statuette représentant une femme, à genoux, a pu être retrouvée. Le visage est allongé, le ventre gonflé, laissant supposer une femme enceinte. Un de ses bras cache son visage, et sa position parait supposer que la femme enfante, cette position étant très fréquente pour les accouchements chez les peuples amérindiens.
Parures
Parmi le patrimoine karib, on a repéré grand nombre de pendentifs polis et parfois gravés, notamment une plaque de 9cm de diamètre, percée au milieu et au bord, et ornée de lignes incisées.
Depuis les travaux du R.P Delawarde et du P. Pinchon, aucune fouille sérieuse et moderne, n'a été entreprise à Paquemar.
Vu les fouilles de 2005 au Macabou, puis celles plus récentes sur le site de Sigy, nous pensons qu'il pourrait y avoir dans les années à venir, un regain d'intérêt pour le site de Paquemar qui a encore beaucoup de trésors à nous livrer.
Références bibliographiques
Reichlen Henry, Barrette Paule, Musée de l'homme, contribution à l'archéologie de la Martinique, le gisement du Paquemar, in journal de la société des Américanistes, Tome 33 - 1941
Pinchon Robert, Introduction à l'archéologie martiniquaise, in
journal de la société des Américanistes, Tome 41 N°2 - 1952
D'Harcourt Raoul, collections archéologiques martiniquaises du Musée de l'Homme, in journal de la société des Américanistes, Tome 41 N°2 - 1952
J. Rennard, La Martinique - Histoire des paroisses, des origines à la séparation, Thonon-les-bains, 1951
Félix Renouard, M. Sainte-Croix, Statistiques de la Martinique, Paris 1822
Bertrand de Reynal de Saint-Michel (dir.) ; André Asselin ; Philippe Bally, Les Asselin / Le Vauclin. Divers aspects, 2017
http://heureka972.blogspot.com/