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Vivez l'Odyssée "Canne à sucre et du rhum patrimoine" vue de la mer

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Présentation

Introduction

L’histoire foncière de la commune du Vauclin est indissociable de celle du « Grand domaine » du Vauclin mis en place au début du XXème par Georges Asselin. Avec une superficie de 1 750 ha, ce domaine couvrait une bonne partie du territoire de la commune(1) .
La durée de vie de cet ensemble a été relativement courte. Toutefois elle est révélatrice des grands bouleversements qui ont touché l’ensemble de la Martinique à la suite de la fin de l’économie de plantation.
L’évolution de l’utilisation du foncier témoigne en effet des phases successives de développement et de valorisation de l’espace dont nous pouvons aujourd’hui tenter de retrouver l’histoire, telle une lecture de palimpseste.


I. La mise en place du « Grand domaine » et ses difficultés.

A- La concentration des terres.

La Martinique connaît au début du XXème siècle un processus général de concentration des terres. Les crises de surproduction de la fin du XIXème entraînent la faillite de nombreuses habitations dont certaines sont rachetées par le Crédit Foncier Colonial.
Au Vauclin, Georges Asselin se rend maître de la presque totalité des habitations sur le territoire de cette commune. Ainsi un vaste domaine sucrier, ( 1750 ha) est mis en place. Il regroupe 8 habitations et une usine. Le déclenchement du premier conflit mondial stimule alors la demande de sucre.
Cette concentration foncière concerne les terres de la plaine côtière et quelques zones de piémont.
Les mornes quant à eux sont le domaine de la micro-exploitation. Les anciens esclaves s’y sont installés après l’abolition de l’esclavage suivant diverses modalités ( achat de terres(2) , alliances matrimoniales, accords des propriétaires békés sur certaines parties des habitations…). Le morcellement y est important. Rappelons que ces micro-exploitations vivent en liaison étroite avec les habitations par l’intermédiaire du double système du colonage(3) et du travail temporaire. Le colonage assure une production de canne pour l’habitation et le travail temporaire procure un complément de revenu. Les cultures vivrières permettent de satisfaire les besoins domestiques. Ainsi, si la plantation n’est plus une entité autonome comme avant 1848, elle a su néanmoins tisser un réseau de relations avec les petites exploitations pour satisfaire ses propres besoins.

B-Les difficultés de la canne à sucre.

La Seconde Guerre mondiale réduit considérablement les débouchés pour les cultures d’exportation. La maintenance de l’usine en est rendue difficile. Dans ces conditions, la sucrerie(4) du Vauclin est transformée en distillerieagricole en 1943. Des 1 000 ha nécessaires au fonctionnement de cette usine, seulement 300 ha suffisent pour assurer le fonctionnement d’une distillerie(5) . Cependant, les cannes du Vauclin, riches en sucre mais de rendement médiocre, ne sont pas propices à la transformation en rhum et les difficultés financières entraînent la fermeture de la distillerie en 1959. Les unités du François et du Marin absorbent alors les quantités de canne restantes.
Les terres marginales sont abandonnées à la friche et aux savanes. Les petites exploitations gravitant dans l’orbite du domaine sucrier sont également touchées et en particulier celles situées dans les premiers mornes. Les coûts de transport jusqu’aux nouveaux centres de traitement de la canne handicapent la production(6) .
Dans le même temps, la commune subit un fort exode rural.

Précisons que la réduction des surfaces plantées ne s’arrêtera plus :

1935 1 500 ha
1960 250
1973 90
1982 20
1989 14
2000 3

C- Les reconversions difficiles et incertaines.

Parallèlement aux difficultés de la canne à sucre, la banane fait son apparition au Vauclin à partir de 1943 et sur le « Grand domaine » à partir de 1947(7) . Cette culture est également présente dans la montagne du Vauclin au sein des petites propriétés. Rapidement, la banane prend le relais de la canne sur les meilleures terres agricoles. Malgré la faible pluviométrie, cette culture offre des perspectives de reconversion intéressante. Par ailleurs, la zone Sud de la Martinique, plus sèche n’est pas infestée par le cercospora. Et comme des cyclones affectent régulièrement la Guadeloupe, il est possible d’écouler la production sans aucun problème.
Cependant, à partir de 1970, la Martinique est à son tour touchée par des vents dévastateurs. De plus, des sécheresses répétées entraînent l’abandon quasi total de la banane sur les grandes exploitations. Ainsi ne subsiste-t-elle que sur les hauteurs de la Montagne du Vauclin.
Comment ces diverses difficultés se traduisent-elles sur l’organisation et l’activité du « Grand domaine » ?

II. L’éclatement du « Grand domaine ».

A- Une nouvelle organisation de la propriété foncière.

Après avoir été réparti entre les différents héritiers(8) , le domaine est rapidement morcelé. La déstructuration de l’ancien domaine sucrier s’opère rapidement, à l’exception des terres de fond conservées par les habitations. Progressivement, à partir des années 1960, des surfaces de 10 à 50 ha sont vendues. Les acquéreurs sont des fonctionnaires, des commerçants, des membres des professions libérales, des retraités, ou encore d’anciens gérants d’exploitation, lesquels recherchent dans l’acquisition foncière une certaine notoriété ou un placement. Une partie des surfaces sont ensuite progressivement revendues généralement par lots inférieurs à 5 ha. De l’ancien domaine il ne reste alors que quatre habitations totalisant moins de 500 ha. : les habitations Petite Grenade, Sigy, Massy-massy et Paquemar. La structure foncière du grand domaine, taillée pour la culture de la canne, et sa transformation industrielle n’a plus de raisons de se maintenir. Ainsi, le domaine n’a résisté ni à la disparition des débouchés et de l’unité de transformation, ni à la pression des acheteurs et au changement de génération.

B- Le recul de l’activité agricole.

Etant donné que les nouveaux propriétaires, ont déjà une activité professionnelle, ils ne s’investissent que faiblement dans l’activité agricole. Certains d’entre eux pratiquent par exemple l’élevage extensif d’engraissement.

Cependant, l’activité agricole n’est qu’une stratégie d’occupation de l’espace, dans le cadre de placement spéculatifs. C’est pourquoi, des superficies importantes redeviennent des savanes et tombent en friche.
La déstructuration du foncier agricole constitue indéniablement un élément important d’explication des difficultés des plans de relance de l’agriculture au Vauclin, en particulier dans le domaine de l’élevage. La mise en place de structures agricoles viables apparaît alors comme un préalable indispensable à toute action visant une production agricole spécifique. Les habitations quant à elles se lancent dans de nouvelles voies : élevage laitier, productions fruitières, essai de la culture du tabac dans les années 1970, du raisin en 1987, avec plus ou moins de succès.

C- La faible redistribution foncière en faveur des petits exploitants.

Le domaine foncier du Vauclin est peu concerné par les actions de la SATEC dont l’objectif est la restructuration foncière. Les offres de terrains interviennent alors que cet organisme est en difficulté financière, soit au milieu des années 1960. Signalons au passage que les expériences menées au Lamentin, sur le domaine du Lareinty , avec le morcellement d’un domaine de 3 000 ha n’ont pas été probantes. Les lots de 4 ha destinés à l’agriculture sont rapidement sortis du domaine agricole. Malgré la création de la SAFER en 1967, celle-ci reste inopérante durant 11 ans et n’intervient pour la première fois sur la commune du Vauclin qu’en 1978.
Finalement, les petits propriétaires ont peu profité de la déstructuration du « Grand domaine » foncier. Ils occupent toujours les zones les moins favorisées, mais densément peuplées de montagne et de piémont. Les surfaces exploitées sont souvent inférieures à 1 ha. Les cultures vivrières et la banane y occupent toujours une place importante. L’élevage est pratiqué au piquet dans les zones marginales et le long des routes. Les prestations sociales et la double activité apportent de ce fait des compléments de revenu non négligeables.

En somme, le déclin de la culture de la canne marque tant la déstructuration des structures foncières que le recul de l’activité agricole et du nombre d’agriculteurs.

III. La progression de l’urbanisation et les nouvelles orientations agricoles.

A- Le mitage et les nouveaux quartiers.

Les espaces acquis par les nouveaux propriétaires fonciers sont parcellisés à leur tour. L’urbanisation diffuse, autorisée ou non, progresse rapidement . Les parcelles situées à proximité du bourg ou dans sa périphérie sont cédées par les grandes exploitations agricoles et se voient transformées en quartiers d’habitation ( ex. Château-Paille, Pointe du Vauclin). Le paysage de la commune se transforme rapidement.

B-L’irrigation

Après le recul de la canne, la maîtrise de l’eau s’avère un élément indispensable de la diversification du système agricole sur la commune du Vauclin et en particulier dans les zones côtières et de piémont. De nombreuses retenues collinaires sont construites ou réparées. Elles sont bien visibles en particulier depuis le sommet de la Montagne du Vauclin. L’adduction d’eau potable permet l’irrigation de la banane dans les années 60. Cependant, le coût prohibitif d’une eau qui n’est pas destinée à cet usage et, comme nous l’avons déjà remarqué, les sécheresses répétées des années 1970 vont mettre un terme à cette expérience. La mise en place d’un périmètre d’irrigation : SAPISE puis UGPISE , à partir du barrage de la Manzo, après une période de sous-utilisation, permet le retour de la culture de la banane sur les meilleures terres de fond.

C-De nouvelles perspectives de développement ?

Il existe aujourd’hui des projets de développement touristique en particulier sur les terres appartenant aux grandes exploitations dans la partie Sud de la commune. La volonté de désenclaver le Vauclin et de profiter de disponibilités foncières dans un cadre naturel privilégié motivent ces projets. C’est donc une affaire à suivre…

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