Présentation
Sur une éminence face à la mer, l'habitation domine le bourg des Anses-d'Arlet, dont le nom viendrait du chef caraïbe Arlet ou Arlay. L’Habitation Sucrerie, de 200m2, fut édifiée en pierre et en bois par les époux Delpech, sur le haut d’un morne. Jean-François Hayot, qui possédait une habitation caféière au Saint-Esprit, quitte l’habitation et rachète l’habitation sucrerie en 1788 ; on y pratiquait la culture sucrière.
Le lieu est ouvert uniquement pour le week-end des journées européennes du patrimoine, soit le 3ème week-end de septembre. Pour cette occasion l'habitation la Sucrerie propose des visites gratuites pour découvrir ce lieu méconnu aux Anses d'Arlet.
L’Habitation La Sucrerie était la plus importante habitation sucrière de la commune ; elle était à l’époque connue sur la carte de Moreau du Temple sous le nom d’habitation Lebrun.
En 1845, dans un contexte de révolution industrielle, le successeur de Jean-François Hayot, Michel Hayot, récupère l’habitation. Il est contraint d’abandonner la fabrication de sucre, le lieu servant dorénavant uniquement à l’export de la canne. L’extraction du sucre sur le domaine est ainsi arrêtée, au profit de l’usine centrale de la Pointe Simon, située à Fort-de-France. Le lieu ferme son activité en 1898.
En 1918, une distillerie se développe pour contrer les ravages économiques de la Guerre, elle s’étire d’est en ouest sur le piémont nord du morne et reste en activité jusqu'en 1960.
En 2001, l'Habitation est rachetée par le Groupe Hayot, qui dispose également de l’Habitation Pécoul et l’Habitation Clément.
Elle est classée monument historique depuis le 15 avril 2016, protégeant ainsi la totalité de l’habitation (la maison principale, les dépendances domestiques, tous les vestiges de l’activité industrielle).
L’architecture du lieu est caractérisée par une galerie au nord et au sud, son étage plus étriqué que le rez-de-chaussée et une entrée située du côté de la cuisine en gaulettes. Le rez-de-chaussée est en très bon état, on peut y voir des jarres qui conservaient l’eau des toits. On peut également découvrir les vestiges d’un moulin à bêtes, dont l’usage changea en four à charbon. La maison du géreur est située en contre-bas. Environ une centaine d’esclaves s’occupaient des lieux, ils vivaient dans des dépendances. La maison de maître, également appelée Château, est quant à elle située sur les hauteurs du morne.
Les vestiges
L’installation industrielle se compose d’un grand bâtiment qui renferme plusieurs cuve, supports de cuves et d’une chaudière à vapeur. Des fouilles archéologiques du four à chaux ont été menées en 2015, ce dernier est situé au nord-est du grand bâtiment, mesure environ 5m de diamètre pour 2,20m de hauteur ; elles ont montré que ce four à chaux était un four à courte flamme qui fonctionnait en continue, le principal matériau utilisé par le chaufournier était le corail. Le début de sa mise en activité est daté au milieu du 19ème siècle.
Source : Rapport final de fouilles [Fouille du four à chaux], 2015, CNRS LA3-M
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