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Présentation

Dans les premiers temps de la colonisation, deux hommes, l’Olive et Duplessis vont faire du littoral de Gourbeyre, une des plus importantes places fortes de l’île.

Venus en éclaireurs, ils cherchent un endroit favorable pour prendre pied et accueillir les pionniers. Après une tentative malheureuse à la Pointe Allègre et après la mort de Duplessis, l’Olive avec les vestiges de l’expédition, s’installe à Vieux-Fort, spoliant les Amérindiens qui s’y trouvent. 

Le site est choisi car il dispose de jardins caraïbes et de sources d’eau douce pour se nourrir et survivre, il y a un endroit près de la mer parfait pour construire un fort facilement défendable et une petite anse abrité du vent dominant dépourvue de récif corallien pour mouiller. 

Tous les éléments nécessaires à l’installation d’un port sont donc présents, mais très rapidement, le site de Vieux-Fort se montre trop exigu, faute de place pour s’étendre et se développer. Le fort construit sur le Morne Mazarin, est quasiment abandonné, tout en restant, pour un temps, le lieu de résidence des personnalités de passage. L’activité se déplace alors à Rivière-Sens, sous la houlette du gouverneur Aubert, puis avec la construction du fort Saint- Charles, par Charles Houël, un développement s’opère vers le sud, embryon de ce qui deviendra la ville de Basse-Terre.

Savez-vous que le nom même de Basse-Terre est issu du vocabulaire maritime du XVIIe siècle, la Basse-Terre signifiant la Côte sous le Vent, s’opposant à Capesterre, la Côte au Vent ? Les deux villes principales ont conservé le nom de leurs côtes.

Rivière-Sens qui est le premier vrai port, est idéal, et son activité va d’ailleurs perdurer près de trois siècles, jusqu’aux années 1950, notamment avec la construction d’embarcadères pour le chargement des bananes.

Un des atouts majeurs du site, c’est sa position par rapport à la pointe de Vieux-Fort. Les navires qui arrivent vent arrière, rasent la pointe et se retrouvent dans la rade de Rivière-Sens – Basse-Terre, sur leur lancée, alors que pour atteindre Baillif, il leur faut louvoyer en vent de travers quand il y en a !

Toutefois, comme les constructions du début sont installées sur la bande de terre appuyée à la Montagne Saint-Charles, Bisdary et Houëlmont, son extension est limitée vers l’ouest, mais aussi au nord par la Rivière Blanche et les falaises, au sud par la Rivière du Galion. 

Les marchands à l’étroit commencent donc à construire des magasins sur la falaise qui domine la plage, créant ainsi une rue, la rue du fort, qui relie le fort au sud jusqu’à la Rivière aux Herbes et donne naissance à un embryon de bourg qui va devenir Basse-Terre. 

La population portuaire qui débarque dans la rade de Rivière-Sens et Basse-Terre mêle les accents et les patois des différentes provinces françaises et notamment les provinces atlantiques (Normandie, Bretagne, Saintonge), le Hollandais, l’Anglais... Les Caraïbes aussi, y font halte lorsqu’ils se rendent dans les îles du nord ou lors de leurs retours vers la Dominique ou tout simplement quand ils viennent rendre visite aux missionnaires installés à Saint Charles, au Mont Carmel ou au pied du Houëlmont.

Il ne faut pas imaginer, comme on le dit souvent, que les Caraïbes ont totalement disparu du paysage guadeloupéen. Il est vrai, qu’avec l’Olive la rupture a été brusque, mais avec son successeur, les relations reprennent grâce aux missionnaires qui les visitent, en particulier le Révérend Père Breton. Bien sûr en période de guerre indienne, la méfiance est de mise, cependant en période de paix, les échanges se poursuivent et il n’est pas rare de croiser des Caraïbes. 

Toutes les marchandises d’exportation sont entreposées dans des magasins en bord de mer. Elles sont conditionnées dans des boucauts, c’est-à-dire des barriques. Lorsque le navire marchand s’ancre devant la rade, les boucauts sont amenés sur la plage par les calles et grâce à des canots assez larges, les bumboats, amenés au navire dans lequel on les chargeait.

Ceci pour le commerce légal mais une grande partie du commerce se fait aussi par le biais de l’interlope, c’est à dire la contrebande. Les importations clandestines, y compris des esclaves, viennent souvent de Saint-Eustache. Les marchandises et les esclaves s’échangent dans des anses discrètes de la Côte sous le Vent (Malendure, Anse à la Barque) ou de la Côte au Vent (Trois-Rivières) et sont emmenées dans la rade par de petites embarcations.

Lorsque Pointe-à-Pitre supplante Basse-Terre pour le commerce maritime, la rade devient une petite étape dans les lignes transatlantiques qui relient la Métropole aux Etats-Unis puis les Antilles jusqu’en Amérique du Sud. L’activité reste quand même assez importante, notamment pour le trafic de cabotage, l’exportation des produits agricoles (café, sucre et rhum) et les importations de produits de première nécessité, y compris les animaux vivants et notamment les bovins qui viennent du Sénégal ou des îles du nord comme Saint-Martin et sont débarqués à Rivière-Sens directement dans la mer.

Pendant plusieurs siècles, la mer reste essentielle pour les communications avec la Côte sous le Vent et une partie de la Côte au Vent. La route qui longe le littoral n’arrive à Vieux-Habitants qu’au début du XXe siècle et au début de la seconde guerre mondiale jusqu’à Pigeon où elle se prolonge par une piste difficilement carrossable. Chaque habitant possède donc son ou ses embarcation(s) pour voyager ou transporter ses denrées. Pour le transport des passagers on utilise de grandes barques aussi longues que larges, des voiliers de 4 mètres de long sur 3 mètres de large, relativement lents en fonction du vent. Pour les relations plus rapides ce sont des «pirogues» ou «gommiers» à 2 ou 4 nages (les rames en jargon maritime) qui prennent la mer.

Les productions du territoire évoluent peu à peu et le développement de la culture de la banane au XXe siècle à Gourbeyre, amène les producteurs qui expédient leur marchandises depuis Rivière-Sens, à demander et obtenir en 1938 « la jouissance temporaire d’un terrain dans les 50 pas géométriques … avec l’autorisation d’y construire un appontement pour l’exportation des bananes… »

Après la Seconde Guerre Mondiale, on tente les premières opérations d’accostage pour un chargement direct des navires à Rivière-Sens. On améliore les installations et on met en valeur l’intérêt du site et du secteur du littoral sur lequel ne pèse aucune servitude urbaine.

Peu à peu, la flottille rassemblée à Rivière-Sens prend les airs d’un port en gestation. Trois appontements équipés de jetées et de bascules sont mis en fonction. Des chalands de fer et de bois, embarcations à faible tirant d’eau, effectuent les opérations de «gabarrage». 

Mais il faut en moyenne 5 à 600 hommes pour manipuler les bananes et pour l’entretien des chalands et il devient vite évident que la construction d’un vrai port s’impose. 

L’administration ne veut pas disperser ses moyens et entend privilégier Pointe-à-Pitre. C’est alors qu’est créée la Société Maritime d’Acconage (SOMARAC) avec pour ambition de relier les différents wharfs (appontements) et obtenir un front d’accostage assez important. 
Un avant-projet reçoit en 1951 l’aval du ministre des Travaux Publics de l’époque. Mais hélas, la politique s’en mêle. Quelques années plus tard, à l’initiative de la Chambre de Commerce, «un comité du port» s’organise et dès lors la lutte va voir s’affronter deux communes pour l’obtention du site. Malgré tous les inconvénients, celui de Basse-Terre est choisi au dépend de Rivière-Sens, pour recevoir ce port bananier.

Près d’un demi-siècle va passer avant que la marina, qui accueille désormais les plus bateaux de plaisance qui croisent en mer des caraïbes, voit le jour.

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Latitude:
15.982399
- Longitude:
-61.716446
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