Présentation
Grâce à ses 11 km de distance de la côte, l’îlet la Mère a toujours été convoité. La présence, sur la plage, de polissoirs, attestent d’un peuplement amérindien, même s’il est impossible de le dater. Les Jésuites, par la suite, en prirent possession et y construirisent une léproserie.
Avec la décision de Napoléon III de faire de la Guyane une terre de bagne, de nombreux établissements pénitentiaires sont sortis de terre sur tout le territoire. L’îlet la Mère n’échappe par à la règle et, en 1852, les premiers déportés y furent conduits. Peu de temps après, ils seront rejoints par d’autres condamnés : récidivistes, interdits de séjour, condamnés à la réclusion ou aux travaux forcés, venant tous des autres établissements pénitentiaires de Guyane.
Une quinzaine de bâtiments y ont été construits et pouvaient accueillir jusqu’à 600 forçats. Outre les quartiers des condamnés, une église et un hôpital y ont été érigés. Un hôpital qui ne permettra pas d’enrayer une épidémie de fièvre jaune qui va décimer la population de l’île et qui conduira à la fermeture du site vingt ans après son ouverture.
Quelques années plus tard, grâce à l’opiniatreté d’une femme de bagnard dénommé Duez et qui avait obtenu la concession, l’île sera transformée en ferme moderne. Sous les ordres de cette femme à poigne, une vingtaine de bagnards ont valorisé le site en terre agricole. Il en reste quelques arbres fruitiers. La ferme fonctionnera de 1923 à 1933. Cet établissement agricole a, durant ses dix ans d’existence, alimenté Cayenne de produits frais locaux notamment des bananes, mangues, avocats, sapotilles, mais aussi des fruits et légumes d’Europe : des haricots verts, des carottes, des salades et bien d’autres encore. La ferme pratique également l’élevage : cochon, bétail, poules et canards...
Aujourd’hui, outre la digue, il reste quelques vestiges de cette période : l’église et son clocher, l’hôpital et les bâtiments,