Présentation
Sur la commune du François, se trouve un site exceptionnel, l’Habitation Clément. Vous voyagerez au cœur de cette habitation à la découverte du monde du rhum et de son histoire. Cet endroit exceptionnel a su conserver sa fonction agricole et industrielle, tout en faisant découvrir le monde botanique, le monde du rhum, le monde créole et le monde industriel. Vous irez de découvertes en découvertes.
A la suite de la visite, un cocktail déjeunatoire vous sera servi à l’ancienne distillerie où vous pourrez échanger avec les convives. Après votre déjeuner, vous reprendrez la route direction votre hébergement pour une après-midi libre
L'habitation apparaît sur la carte de 1770. Autour de l’habitation Litré, se dressent les habitations La Place, Sainte-Suzanne et Vincenot du nom de leurs propriétaires. Sur chaque morne s’élèvent une maison principale, un village de travailleurs serviles et des bâtiments industriels entourés de plantations. Le territoire est ainsi organisé autour de petites unités de culture et de fabrication de sucre très proches mais indépendantes les unes des autres. Au XIXe siècle, la nécessité de réduire les coûts et l’arrivée des premières machines à vapeur pour actionner les moulins, incitent les propriétaires à concentrer la fabrication du sucre afin d’amortir les investissements techniques. Sur le domaine, cette concentration se fait progressivement autour de l’ancienne habitation Litré qui porte alors le nom d’Acajou. C’est la propriété la plus centrale et la première à être équipée d’un moulin à vapeur avant 1836. Pour acheminer la récolte, un réseau de voies ferrées relie les habitations à l’usine située dans le bourg du François. Un embranchement longe l’habitation Acajou qui est desservie par deux gares. Pendant 30 ans, l’Acajou se consacre uniquement à la production de cannes à sucre. L’outil industriel abandonné tombe progressivement en ruine. Les investissements de Françoise Maillet dans les usines centrales ont été financés par un prêt de
100.000 francs du Crédit foncier colonial pour lequel l’habitation Acajou a été hypothéquée. Dans les années qui suivent, Françoise Maillet, la propriétaire des lieux, rencontre des difficultés financières. Seuls les prêts sur récolte garantis par l’usine lui permettent
de poursuivre l’exploitation agricole jusqu’à la crise sucrière des années 1880 qui met un terme à son entreprise. Incapable de rembourser son emprunt et acculée à la faillite, elle voit l’habitation Acajou saisie par le Crédit foncier colonial et vendue aux enchères en 1887. L’habitation Acajou est achetée par le docteur Homère Clément. Il représente l’accession des hommes de couleur à l’instruction et aux pouvoirs économique et politique sous la Troisième République. Fils d’un artisan tailleur de Trinité, Homère effectue des études au lycée de Saint-Pierre grâce à une bourse et étudie la médecine à Paris. Il est reçu médecin en 1878 grâce à une thèse sur la folie et rentre rapidement à la Martinique. Il s’installe comme praticien au François où il exercera jusqu’à la fin de sa vie. En 1902, il est élu député de la Martinique le jour de l’éruption de la Montagne Pelée qui détruit Saint-Pierre et fait de lui le seul député de la Martinique pendant cette législature.
Il fonde une distillerie agricole en 1917 pour approvisionner l’industrie et les soldats de la Première Guerre mondiale en rhum que ses héritiers feront connaître sous l’étiquette Clément.
Côté jardin : À côté des vieux arbres remarquables de l’ancien jardin de la maison créole, un nouveau parc avec une palmeraie a été aménagé dans les années 1990 sur les friches industrielles de l’ancienne distillerie. On peut y découvrir, le flamboyant souvent présent dans les jardins martiniquais pour ses qualités ornementales, les tamariniers de très grande taille encadrant le perron de la maison, permettaient de conserver un ombrage protecteur, le cycas ou grand rameau, L’arbre à pain, que l’on trouve dans tous les jardins pour son fruit (il se retrouve dans la composition de nombreuses préparations culinaires en accompagnement), l’acajou rouge qui donna son nom au domaine, le manguier, le mombin, le figuier maudit remarquable par sa dimension et ses très nombreuses racines aériennes, ou encore le courbaril, considéré comme l’un des plus beaux arbres de Martinique.
- Déjeuner dans la salle de réception