Présentation
Lorsque l’on remonte le large fleuve, de part et d’autre, le haut rideau d’arbres semble impénétrable. Première vision de l'immense massif forestier, cette végétation des bords de cours d’eau est particulière à plusieurs titres. Cette forêt ripisylve, ou ripicole, contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, n’est épaisse que de quelques mètres. Ces arbres et arbustes dont certains sont courbés sur l’eau, ces lianes forment comme une peau protectrice. Il suffit de traverser ce mur végétal pour découvrir un forêt beaucoup plus clairsemée et praticable. Jean-Jacques De Granville, botaniste parle “d’un prolongement de la voûte forestière ( canopé) qui descend à portée de main jusqu'au niveau de l'eau, profitant de l'éclairement important que procure la trouver du fleuve.” Et cet apport de lumière peut expliquer les floraisons exceptionnelles, plus spectaculaires qu’en sous-bois que l’on remarque au bord des fleuves.
Sur le Sinnamary et jusqu’à la retenue de Petit-Saut, aucun rapide ne sera franchi. La route fluviale est large et lisse et la navigation est paisible. Mais en scrutant les berges, on peut apercevoir certaines espèces particulières, notamment les jolies étamines rouges et blanches du cacao-rivière, ou les grandes gousses des wapas, en forme de faucilles brunes et duveteuses.
La remontée se fait en canot à moteur dont le bruit fait fuir les mammifères. Difficile donc d’envisager voir un animal boire sur la berge. Par contre, en scrutant le ciel, il n’est pas impossible d’apercevoir un toucan au cri si caractéristique. On peut aussi apercevoir, rarement certes, un anaconda enroulé sur une branche effleurant l’eau. Et surtout, accompagnant votre balade les chants multiples de la forêt : insectes et oiseaux. Vous saurez repérer sans mal le paypayo au sifflement si reconnaissable.