Description
Cœur économique et social de la commune, pendant la première moitié du 20ème siècle, ces caves gardent l'empreinte d’un passé exclusivement tourné vers la viticulture, lorsque 90% de la surface cultivable du village étaient couverts de vignes.
La vigne s'est développée à Alénya avec l'apparition du chemin de fer et surtout, après la crise phylloxerique des années 1870.
La construction des Caves Ecoiffier débuta en 1896 et se fit en trois étapes : tout d'abord l'aile gauche, ensuite la partie centrale avec sa belle horloge et son carillon ainsi que l'aile droite qui s'avançait jusqu'au bord du terrain sur lequel est érigé le monuments au morts d'Alénya -à cette extrémité de l'ouvrage se trouvaient la buvette du personnel et la cave particulière des maîtres - et enfin, derrière le bâtiment, l'aile ouest. Elles furent terminées en 1905.
Les caves Ecoiffier étaient à l'origine la propriété de M. Simon VIOLET fils, dont le père Simon Violet inventa et produisit la célèbre boisson Byrrh à Thuir. Elles ne prirent le nom d'« Ecoiffier » que suite au décès de Simon Violet fils (mort en 1907 sans descendants) ; sa sœur Thérèse VIOLET, mariée à François ECOIFFIER, en hérita donc.
C'est ainsi que nous pouvons remarquer la ressemblance dans leur conception entre les caves de Thuir et celles d'Alénya,.Il est vraisemblable que le même architecte fût à l’origine des deux projets : même alignement des foudres de bois (de 320 à 340 hl) confectionnés en chêne importé de Russie, par deux rangées de douze séparées par une allée spacieuse munie de rails sur lesquels circulaient des wagonnets.
Les canaux d'évacuation étaient garnis de carreaux en mosaïque d'un entretien facile et d'une étanchéité parfaite.
L'ensemble des machines à recueillir la vendange à transporter les grappes, les fouloirs, foulopompes fonctionnaient grâce à l'énergie d'une machine à vapeur, jusqu'à l'apparition des moteurs électriques.
Notons à ce propos que ce sont les Ecoiffier qui les premiers installèrent des centrales hydro-électriques dans notre département pour les besoins du rail.
L'horloge des Caves, située dans la Rotonde, rythmait la vie journalière du domaine et des alentours. En période de récoltes, plus de 130 personnes y travaillaient, aidées d'une vingtaine de chevaux. Les familles du village furentpresque toutes impliquées dans l’exploitation du domaine, autour duquel s’organisait la vie économique et sociale.
L'étendue du domaine (148 hectares) permettait de récolter près de 20 000 hectolitres de vin, et d'en stocker 30 000 hl, dans l'aile est (la plus ancienne) dans des foudres (grands tonneaux de chêne de 200 hl) et dans l'aile ouest (plus récente), dans des cuves de béton.
Les activités agricoles des Caves Ecoiffier s'arrêtèrent en 1976 et c'est en 1980 que la municipalité racheta le bâtiment. Il fut réaménagé au fil du temps. L'aile droite abrite aujourd'hui un court de tennis couvert et la salle de spectacle Marcel Oms.
La partie centrale appelée la Rotonde est réservée aux expositions et diverses manifestations culturelles, artistiques, sportives... C'est dans cette partie centrale que se trouve l'Office de tourisme. .
L'aile gauche est occupée par une salle de sports, l'espace socioculturel Claude Simon abritant le Point Information Jeunes (PIJ) et la bibliothèque-médiathèque, des salles associatives et, en suivant un espace de création pour compagnies de danses ou théâtre baptisé « Antonio Machado».
Ces caves sont le témoignage de l’architecture viticole de la plaine du Roussillon. Elles sont remarquables par l’harmonie des volumes et la complexité des charpentes, apparentées aux créations des ateliers Eiffel.